le festin
Compagnie
Anne-Laure Liégeois
 
 

Veillée de l'humanité

orchestré par Anne-Laure Liégeois

Avec Olivier Dutilloy, Paul Pascot, Nelson Raffaell Madel
assistantes à la mise en scène Camille Kolski, Marguerite de Hillerin
 

Dates passées



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Production Théâtre National de Chaillot

Sous le patronage de l’Unesco et de la Commission Nationale Française pour l’Unesco

AVEC Isabelle Adjani, Taigue Ahmed, Marcia Barcellos, Alvie Bitemo, Fabrice Bwabulamutima, James Carlès, Carolyn Carlson, François Chaignaud, Kubra Khademi, Alonzo King, Anne-Laure Liégeois, Caroline Marcadé, Phia Ménard, Dominique Mercy (Tanztheater Wuppertal, Pina Bausch), José Montalvo, Wajdi Mouawad, Angelin Preljocaj, Aliocha Regnard, Lia Rodrigues, Éric Ruf, Kirill Serebrennikov

avec les danseurs du Alonzo King LINES Ballet, du Ballet Preljocaj, de Lia Rodrigues Companhia de Danças et avec les comédiens de la compagnie Le Festin : Olivier Dutilloy, Neslon Rafaell-Madel, Paul Pascot et la participation de jeunes comédiens, élèves du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, du Lycée Jean-Jaurès d’Argenteuil et d’écoles de théâtre

 

 

 

Le 10 juillet dernier, j’écrivais aux invités de Didier Deschamps, les artistes que vous allez retrouver ce soir :

« Aujourd’hui nous sommes à plus de cinq mois d’un souvenir vieux de soixante-dix ans : la signature de la Déclaration universelle des droits de l’homme ! Ces cent cinquante-deux jours qui nous séparent du 10 décembre 2018, laissent le temps au monde de bouger et à nous de grandir !

Alors que je tente de comprendre l’essence de notre rassemblement, je me dis : lorsque je vais manifester, lorsque je descends dans la rue, je le fais pour des idées et pour être ensemble, pour comprendre dans mes jambes que je ne suis pas seule. Je mets des chaussures de course, je pars pour des kilomètres de bitume.

 Le 10 décembre nous serons ensemble à Chaillot, dans cette salle où des pays ont signé ensemble un texte inscrivant la paix des peuples et le respect de l’humanité. Cette manifestation nous la ferons sans fard, sans démonstration, simplement, c’est-à-dire sans décor, sans costume, sans lumière, avec la lumière d’une veillée, le décor des corps, des voix, des notes, des mots, avec une base commune, belle, parce que précisément elle est commune, belle parce qu’elle est celle de l’action dans notre travail.

Aussi, si vous inventez de nouvelles formes, ou si vous choisissez d’en réinterpréter certaines, pensez-les dans une grande économie de moyens. Ainsi, seulement je crois, le tout pourra être cohérent, ce sera un Tout et non un défilé de Un ! »

Voici donc quelques mots sur l’esprit de cette nuit du 10 décembre, sur ce que nous avons voulu construire ensemble, afin que chacun construise avec le même matériau pour que l’édifice tienne debout !

Depuis, j’ai appris à connaître les pratiques des chorégraphes, écouté leurs convictions intimes, pris notes de leurs vœux. Chacun construit, chacun dans ce sens évoqué au début de l’été et avec ce goût de faire de cette soirée un moment ensemble intense et engagé dans le monde.

Jours aprés jours, leurs propositions doucement se sont jointes. Se sont jointes et se sont liées aux textes de Jean Sénac, Liu Xiaobo, Oleg Sentsov, Paul Fadwa Souleimane, Léonora Miano, Mahmoud Darwich... qui, petit à petit, se lisent comme des évidences. Les ateliers avec les cinquante comédiens se sont mis en place et le travail au plateau dans la foulée !

Tout va se rencontrer, s’unir dans ce moment unique, cet état de veille que nous vivons ensemble ce 10 décembre.

ANNE-LAURE LIEGEOIS