Dans la famille Rougon-Macquart, il y a Jean, le frère de Gervaise qui, quelques années après s’être battu à Solferino, fait son « retour à la terre ». C’est une sorte de repos qu’il espère peutêtre trouver comme valet de ferme à Rogne, dans la Beauce. Cette terre remuée exhale une odeur forte, « l’odeur des coins humides où fermentent les germes ». Cette terre qui colle aux pieds et entrave la marche, est retournée, labourée, pénétrée, fécondée par un peuple avide de possession, dévoré par une passion pour l’humus qui ira jusqu’aux pires crimes.
Les personnages sont nombreux (Buteau, La Grande, le Père Fouan, Françoise, Jésus-Christ…), hauts en couleur, les situations sont au-delà du réel et finissent par toucher à la poésie. Au théâtre donc. Un réalisme violent, brutal, tout Zola. On fouillera, on remuera la terre, on dira, on jouera Zola.
SPOILER ALERT !!!!!
PS : à la fin, Jean préfèrera les champs de bataille aux champs de cailloux de la Beauce et fera son « retour à la guerre ».
Anne-Laure Liégeois