le festin
Compagnie
Anne-Laure Liégeois
 
 



Les Soldats / Lenz

Les Soldats d'après Lenz et Lenz de Büchner



Avec Luca Besse, James Borniche, Elsa Canovas, Laure Catherin, Camille De Leu, Simon Delgrange, Anthony Devaux, Olivier Dutilloy, Victor Fradet, Isabelle Gardien, Paul Pascot, Alexandre Prusse (accordéon), Achille Sauloup, Didier Sauvegrain, Agnès Sourdillon, Veronika Varga
Mise en scène et scénographie Anne-Laure Liégeois
Assistanat à la mise en scène Camille Kolski
Collaboration à la scénographie François Corbal
Lumières Dominique Borrini
Chorégraphie Sylvain Groud
Costumes Séverine Thiébault
Création sonore Lenz François Leymarie
Composition musicale Les Soldats Bernard Cavanna
Traduction et adaptation Les Soldats Anne-Laure Liégeois
Collaboration à la traduction des Soldats Jean Lacoste
Traduction Lenz Henri-Alexis Baatsch
Lenz avec Olivier Dutilloy, Agnès Sourdillon
 

Dates passées



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Durée : Les Soldats 2h et Lenz 50mn

Création le 9 janvier 2018 à la Maison de la Culture d’Amiens

Production : Le Festin – Cie Anne-Laure Liégeois

Production déléguée : Maison de la Culture d’Amiens – Pôle européen de création et de production

Coproductions : Le Volcan – Scène nationale du Havre, Le Grand T – Théâtre de Loire-Atlantique, Le Cratère – Scène nationale d’Alès, Mars – Mons Arts de la Scène, Théâtre 71 – Scène nationale Malakoff, Les Trois T - Scène conventionnée de Châtellerault

Avec l'aide de la SPEDIDAM pour les spectacles dramatiques

Avec la participation du Conservatoire de Gennevilliers

Avec le soutien des fonds d’insertion pour jeunes artistes dramatiques de la DRAC et la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, de l’Estba financé par la région Nouvelle-Aquitaine et de l’Ecole supérieure d’art dramatique de Paris.

Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National et les dispositifs d’insertion professionnelle de l’ESAD du Théâtre national de Bretagne et de l’Ecole Supérieure Musique et Danse Hauts-de-France - Lille, soutenue par la DRAC Hauts-de-France.

Remerciements au Conservatoire à rayonnement régional d’Amiens Métropole.

Le texte est disponible aux éditions esse que.

 
 

Les Soldats d'après Lenz : Une très jeune femme, Marie, fille de commerçant - son père est marchand "de nouveautés" à Lille, c'est à dire qu'il vend des rubans et de la lingerie - aime un jeune garçon de son âge et de sa classe, Stolzius. Il vend du drap à Armentières, à vingt kilomètres à peine de Lille. Tout semble organisé parfaitement pour que commerce et amour s'unissent dans un simple et prolifique mariage. Mais bientôt Marie chavire, elle abandonne l'amour du jeune et laborieux drapier pour celui d'un capitaine en garnison à Armentières, qui sait trouver les mots et les jeux qui touchent son corps d'enfant. Il lui promet un monde autre, une autre classe sociale et surtout il l'emmène au théâtre - lieu de la métamorphose, de la connaissance, de l'émancipation, du plaisir, du regard et de l'exhibition. Mais après avoir signé une promesse de mariage à son père le marchand et laissé son empreinte sur le corps de Marie, il l'abandonne pour retourner à son oisiveté d'homme riche. Ne change pas de classe sociale qui veut. Il fuit celle qui lui a cédé, fort de cette sentence toute gravée, comme toutes ces phrases proférées par le chœur des soldats "une putain sera toujours une putain". Alors la jeune fille se soumet au désir d'un commandant, puis d'un capitaine, est abandonnée à un domestique militaire, une ordonnance, qui dans l'ombre de la caserne la viole. Offerte aux jeux d'une meute de loups, d'une bande de soldats, Marie est la victime sacrificielle de la frustration sexuelle de tout un groupe d'hommes. Victime de leur inactivité. Marie enfant sachant à peine écrire, tendre, rêveuse, pleine des espoirs qu'inspire la jeunesse, Marie emplie de l'ivresse des premiers désirs, de rêves de princesse, achève sa brève course, sur une route le long d'une rivière, la Lys, le corps en lambeaux. Et son père qui l'a vendue pour le prix d'un beau rêve d'ascension sociale, ne reconnaît plus le corps de son enfant sous la neige. 

 

Après la représentation des Soldats de Lenz, on pourra assister à la représentation de Lenz de Büchner. D'abord une pause pour que se délassent les spectateurs et puis, comme un cadeau, un objet plus intime offert dans la nuit sur le grand plateau désert.


Lenz
 de Büchner :
le 20 janvier, Lenz partit dans la montagne. Sommets et hauts plateaux sous la neige, pentes de pierres grises tombant vers les vallées, étendues vertes, rochers et sapins. Il faisait un froid humide, l’eau ruisselait des rochers, sautait sur le chemin. Les branches des sapins pendaient lourdement dans l’air saturé d’eau. Des nuages gris passaient dans le ciel, mais tout était si opaque, - et puis le brouillard montait, accrochant aux buissons sa lourde humidité, si paresseux, si gauche. Il poursuivait sa route avec indifférence, peu lui importait le chemin, tantôt montant, tantôt descendant. Il n’éprouvait pas de fatigue, mais seulement il lui était désagréable parfois de ne pas pouvoir marcher sur la tête.