Un homme et une femme, en 1807, le frère et la sœur. Le frère Charles est allé rechercher sa sœur Mary à l’asile d’aliénés pour écrire avec elle des Contes inspirés des pièces du grand Shakespeare. Mary était enfermée après avoir poignardé leur mère. Assez shakespearien comme début, mais au-delà de la curiosité et surtout au-delà de la folie, voilà qui donne une furieuse envie de faire théâtre des contes de Charles et Mary Lamb. Les agneaux. Macbeth, Othello, Hamlet, comme des courts métrages qui libèrent l’imaginaire, écrits par ces agneaux fous furieux qui se jouent de l’enfance et de l’innocence du conte, pour dire Shakespeare autrement, le magnifier ou au contraire le voiler avec pudeur. Pour l’écouter, les yeux fixés au plafond de la nuit, avec la voix rassurante qui nous raconte encore et encore l’histoire connue, la fin connue, mais en la réinventant chaque soir. _ Puissance des voix, leur respiration, les changements délicats de timbre, passant d’Othello à Hamlet, d’Ophélie à Desdémone, naviguant de la source des rêves à la source du théâtre, jusqu’au bout de nos désirs