le festin
Compagnie
Anne-Laure Liégeois
 
 



L'enfant sur le loup
de Pierre Notte
mise en scène & scénographie Anne-Laure Liégeois

avec Sharif Andoura, Léonore Chaix, Olivier Dutilloy
lumières Marion Hewlett
son François Leymarie
 
  

Création : 3 mars 2009 à Montluçon

Production : Centre dramatique national de Montluçon / Région Auvergne

 

Si c’était un Conte. Dans les contes, il y a des enfants, des parents et des loups. Il y a des méchants et des moins méchants et puis on ne sait plus vraiment. Si c’était un conte, ce serait un conte cruel pour adultes sans sagesse à qui il faudrait encore apprendre que l’homme n’a rien à envier à la bête. Que l’animal dans sa cruauté est encore bien loin de la violence sanglante et raisonnée de ceux qui marchent debout.

Ils sont deux. Un homme et une femme, comme au début de tout, mais là encore ce n’est pas le Paradis. Ils voudraient toujours s’aimer peut-être, mais déjà ils deviennent canapé-velours-beige à boutons, plancher chêne clair de lino, mur écorché. Leur teint est celui de la cire et il se fond dans le papier peint, leurs cheveux sont de paille rêche, leurs vêtements de mailles avachies. Ils sont encalminés là, dans leur silence et rejoignent le monde des objets. Leurs phrases échangées sont brèves, incisives, drôles de cruauté. Derrière le mur il y a l’enfant et son univers irradiant de rose-petite-fille. Et puis il y a aussi le chien qui finit par lui bouffer l’oreille au père. Et son pendant pas si barbare : le loup. Lui qui règne sur un monde animal sensible fait d’animaux sauvages taxidermisés. Lui qui aime raconter de dangereuses histoires de parents et d’enfants avec un vague sourire aux coins des dents.
Pierre Notte qui a deux sautillantes et rapides jambes en « t » pour courir à travers sa nuit italienne, mêle et remue tous les mythes fondateurs, des plus intimes aux plus universels, et laisse celui qui l’écoute bouleversé et étrangement joyeux. Peut-être de la joie d’avoir cru comprendre, pendant un court instant, quelque chose au monde.