le festin
Compagnie
Anne-Laure Liégeois
 
 



Une Médée
d'après Sénèque
traduction, adaptation, mise en scène & scénographie Anne-Laure Liégeois
écriture du choeur Yves Nilly

assistée de Émilie Mousset
avec Flore Lefebvre des Noëttes, Jean-Marc Eder, Olivier Dutilloy, Frédéric Kunze
lumières Marion Hewlett
son Jean-Jacques Birgé
vidéo Catherine Gfeller
 
  

Création le 7 février 2006 à Montluçon

Production : Centre dramatique national de Montluçon / Région Auvergne ; coproduction : Atelier du Rhin - Centre dramatique régional d'Alsace

 

De « Médée... je la deviendrai » jusqu’à « Maintenant je suis Médée ». Assassiner ses enfants et devenir enfin une héroïne tragique. Médée annule le temps ? Fantasme ou cauchemar éveillé qui appartient à l’inconscient de la nuit. Médée c’est un mythe caché dans une chambre froide et forte, dans le lit vide et humide de notre tête – un possible qui hante notre monde intime construit et raisonné. C’est le meurtre mis à la place du suicide : tuer ce qui est au-delà de l’amour pour s’anéantir définitivement.?Le crime humain, démon de notre histoire et de l’histoire collective, qui permet à celui qui le commet de s’arracher à l’humanité commune et à ses contraintes : la mort et l’oubli, le temps irréversible et la mortalité. Un espace aseptisé. Des murs blancs, un sol blanc, un lit blanc. Un lieu de soin aux bruits étouffés, à l’odeur d’éther. Un lieu de protection contre soi et contre les autres. Des barreaux comme ceux de la cage aux fauves, ceux de la justice. Protection entre la scène et la salle ; une bête à regarder vivre, de loin. Télévision suspendue, hôtel ou hôpital, images d’un combat de boxe en boucle, le boxeur a l’air d’un enfant.