le festin
Compagnie
Anne-Laure Liégeois
 
 



Tragédie maritime
de Patrick Kermann
mise en scène & scénographie Anne-Laure Liégeois

avec Olivier Dutilloy, Sacha Saille
 
  

Création 13 janvier 2004 à Montluçon

"The great disaster" est publié aux Editions Lansmann. Une autre version du spectacle a été créée sous le titre "The great disaster" par Anne-Laure Liégeois avec Jean-Louis Jacopin, au festival Les Déferlantes à Fécamp en 1999.


Production : Centre dramatique national de Montluçon / Région Auvergne

 

Pour 2001 personnages et 3177 petites cuillères

Depuis que le Titanic a sombré, emportant avec lui dans les glaces des centaines d’âmes, des dizaines de lustres et trois mille cent soixante-dix-sept petites cuillères, Giovanni Pastore raconte son histoire : l’enfance campagnarde dans les montagnes du Frioul, l’errance de l’émigré sur les routes d’Europe, l’embarquement et l’emploi de plongeur responsable des cuillères à dessert dans les soutes du monstrueux paquebot..?Giovanni Pastore ne montera pas sur les radeaux de sauvetage, ne sera pas comptabilisé parmi les disparus et hantera à jamais les flancs du bateau. Alors, dans la grande solitude des mers, il ressasse son existence. Il a gardé son costume d’émigrant, celui qu’il a emporté dans la mort. Il n’est plus d’une terre. Il est de ceux qui errent, en transit sur un terrain vague. Zone de rétention. Camp. Il s’est reconstruit un espace à vivre, à jouer, sa scène. Il attend le spectateur. Celui qui fera naître à nouveau sa parole. Les spectateurs sont assis sur des chaises ; ils les ont eux-mêmes disposées. Enfouis dans une couverture, comme à l’entrepont du paquebot, ils partent en voyage. Giovanni raconte son histoire. Souvent on entend son rire. Il conte les yeux dans les yeux. Il parle pour chacun. Il déplace ses espaces de jeu, ses espaces de narration. Il parle pour l’éternité.?Olivier Dutilloy et Sacha Saille, dans deux salles différentes, jouent en même temps, pour deux groupes de spectateurs distincts, le texte de Patrick Kermann. Ils ne s’entendent pas. Les spectateurs voient un spectacle, celui qu’interprète l’un ou l’autre des comédiens, écoutent une voix. Ils sont réunis à la fin et partagent deux visions du texte. Deux parcours différents joués par deux hommes différents mais intimement liés à ce texte et à son auteur. Travail sur les différentes interprétations d’un même texte et jeu des doubles ; réflexion sur un moment de théâtre vécu comme unique par le spectateur ; rencontre du spectateur avec le spectateur après la représentation mise en jeu.